Mon chien est en surpoids : comment le faire maigrir ?

L'obésité est l'un des troubles nutritionnels les plus courants chez le chien, menaçant sa longévité et sa qualité de vie. On remarquera que l'obésité est aussi une maladie très fréquente chez les humains puisqu'elle touche 1 personne sur 8 dans le monde selon l'OMS. Les deux sont étroitement liés car on verra que l'obésité chez les chiens est en partie lié aux comportements et mode de vie du propriétaire.

L'obésité chez le chien est souvent ignorée au départ et perçue à tort comme un simple embonpoint. Pourtant cette condition est une véritable maladie qui nécessite une action rapide et structurée de la part du propriétaire avant que cela ne devienne plus grave. 

Basé sur des études scientifiques, cet article fait le point sur les causes de ce fléau, ses conséquences délétères, et les solutions concrètes pour aider votre compagnon à retrouver un poids santé. En effet, faire maigrir son chien peut se révéler être un vrai challenge ! 

Les premiers réflexes

Si vous pensez que votre chien est en surpoids :

1 - Consultez votre vétérinaire sans tarder pour confirmer le surpoids de votre chien. N'attendez pas que votre chien soit obèse pour réagir ! Demandez au vétérinaire de vous donner les besoins énergétiques de votre chien afin d'établir un plan de gestion du poids adapté.

2- Renseignez-vous sur la qualité de l'alimentation que vous donnez à votre chien (croquettes, pâtées, friandises). Quelle est la composition ? quels sont les taux de protéines, fibres, glucides? Retrouvez tous nos conseils pour reconnaître une bonne croquettes ici. 

3- Organisez-vous : pour faire maigrir votre chien, vous devez augmenter son activité physique, cela vous demande forcément un peu plus de temps. Vous devez donc en trouver !

I. Les causes de l'obésité canine : au-delà de la gamelle

L'obésité est le résultat d'un déséquilibre entre l'apport énergétique et la dépense énergétique. Cependant, les recherches montrent que plusieurs facteurs complexes, souvent liés au propriétaire, sont en jeu.

1. Les facteurs liés au propriétaire et au mode de vie 

• Le style de parentage permissif : une étude menée auprès de propriétaires néerlandais (van Herwijnen et al., 2020) a établi un lien entre un style de parentage canin permissif et le surpoids chez le chien. Ce style, caractérisé par une grande réactivité aux demandes du chien (donner de la nourriture en réponse à une sollicitation) sans imposer de limites (faible exigence en matière d'exercice), augmente le risque d'obésité.

• L'alimentation inadaptée : le fait de donner des restes de table quasiment après chaque repas, des aliments préparés à la maison ou des friandises en excès (en dehors de la ration quotidienne) est un facteur de risque majeur. Egalement, soyez vigilant quant à la composition des croquettes que vous pouvez donner à votre chien. Est-ce que le premier ingrédient est une céréale ? Quel est le pourcentage de glucides? Les propriétaires d'animaux obèses ont tendance à être moins stricts sur la qualité de l'alimentation et les règles concernant l'octroi de nourriture.

• Le manque d'exercice : un faible niveau d'activité physique est directement associé au surpoids. Le chien est dépendant de son propriétaire pour son exercice.

• La perception de l'obésité : une enquête européenne (Muñoz-Prieto et al., 2018) a révélé que les propriétaires qui ne considèrent pas l'obésité comme une maladie sont plus susceptibles d'avoir des chiens obèses. La méconnaissance ou la négation de la gravité de l'état de leur animal est un obstacle majeur à la prévention.

2. Les facteurs liés au chien

• L'âge : les chiens plus âgés ont un risque accru de surpoids. Il faut d'ailleurs adapté son alimentation en fonction de l'âge. En effet, un chien senior aura besoin de moins de calories qu'un chien adulte. Pourquoi ? le niveau d'exercice est plus faible et on observe un ralentissement général du métabolisme. Attention, s'il faut moins de calories, il faut paradoxalement un aliment de haute qualité nutritionnelle (riche en protéines, oméga 3, antioxydant).

• Le statut reproducteur : la stérilisation est un facteur de risque bien établi. Les chiens stérilisés, surtout s'ils le sont jeunes (moins de 11 mois), présentent une plus grande probabilité d'être en surpoids. Pourquoi ? Les hormones sexuelles (œstrogènes et testostérone) jouent un rôle dans la régulation du métabolisme. Leur suppression après la stérilisation ou une castration entraîne un ralentissement du métabolisme de base (l'énergie dépensée au repos pour les fonctions vitales). En conséquence, les besoins énergétiques d'entretien d'un chien stérilisé diminuent d'environ 20 % à 30 % par rapport à avant l'opération. Si la quantité de nourriture reste la même, l'excès de calories est stocké sous forme de graisse. En parallèle, les changements hormonaux post-stérilisation impactent les hormones de régulation de l'appétit et peuvent ainsi l'augmenter. 
  

II. Les conséquences de l'obésité : une détérioration de la santé

Le tissu adipeux (graisse) n'est pas inerte. En effet, il est considéré comme un organe endocrinien actif qui libère des molécules inflammatoires. L'excès de poids a un impact systémique et peut entraîner des complications graves :

• Réduction de la longévité : l'obésité est directement associée à une espérance de vie réduite.

• Troubles musculo-squelettiques : l'excès de poids met une pression immense sur les articulations, aggravant ou provoquant des problèmes comme l'arthrose et les troubles orthopédiques.

• Maladies endocriniennes : l'obésité peut entraîner des perturbations des fonctions endocriniennes normales.

• Problèmes cardiorespiratoires : L'accumulation de graisse peut affecter le système cardiorespiratoire.

• Augmentation du risque de néoplasie (cancer) : inflammation chronique liée à la graisse peut augmenter le risque de certains cancers.

• Détérioration de la qualité de vie : Les chiens obèses ont une qualité de vie globalement réduite (difficulté à se déplacer, activité réduite...).

III. Les solutions : un programme de gestion du poids structuré

Faire maigrir son chien peut se révéler être un véritable challenge, surtout pour un petit chien qui a besoin de perdre 200g-300g...ca ne semble pas grand chose et pourtant c'est un défi ! La bonne nouvelle est que la perte de poids, même modeste (5 à 10 % du poids initial), peut améliorer la qualité de vie du chien. Le succès repose sur une approche combinée : restriction alimentaire et augmentation de l'activité physique, sous la supervision d'un vétérinaire si besoin.

1. La restriction alimentaire et la diète

• Réduction calorique vétérinaire : un vétérinaire doit calculer les besoins énergétiques spécifiques du chien (basés sur son poids cible idéal) et prescrire un régime alimentaire hypocalorique. Attention, encore une fois moins de calories ne signifie pas moins de nutriment ! Au contraire, on privilégie une alimentation riches en protéines et en fibres pour optimiser la satiété.

• Contrôle des apports : tous les apports caloriques doivent être pris en compte. Les gâteries non essentielles doivent être remplacées par des alternatives très faibles en calories ou par une petite partie de la ration quotidienne. Par exemple, vous donnez des snacks industriels à votre chien ? remplacez-les par des morceaux de carottes crues ou son légume préféré. 

• Fini le grignotage : mettez en place des règles strictes concernant la nourriture. Ne cédez pas aux demandes de nourriture et nourrissez votre chien uniquement à des heures fixes et avec la quantité prescrite.

Attention, lorsque l'on parle de réduction calorique on ne cherche pas à affamer son chien ! Veillez toujours à lui donner une ration suffisante en fonction de sa taille, son poids, et son âge. N'hésitez pas à vous faire aider par un nutritionniste animalier ou un vétérinaire. 

2. L'exercice physique organisé

L'activité physique, bien que son impact sur la perte de poids soit plus modeste que la restriction calorique, est cruciale pour améliorer le bien-être général, augmenter la masse musculaire et brûler les graisses.

• Routine quotidienne : augmenter la durée et l'intensité des promenades quotidiennes. Par exemple :

  • Vos promenades durent 15 minutes, passer à 25/30 minutes

  • Prenez des chemins avec un peu de dénivelés si vous le pouvez 

  • Optez pour des jeux qui l'aident à se dépenser : lancez-lui des balles, freesbee..

• Programmes structurés : dans certains cas, un régime d'exercice encadré peut être très bénéfique. Une étude (Chauvet et al., 2011) a démontré le succès de programmes utilisant un tapis roulant aquatique (hydrothérapie), combiné à des promenades en laisse et à des cours d'obéissance, permettant un taux de perte de poids moyen de 1,5 % par semaine.

3. L'éducation du propriétaire

La clé de la réussite à long terme est le changement de comportement du propriétaire. Il est essentiel :

• De considérer l'obésité comme une maladie grave.
  

• D'intégrer l'exercice ou d'augmenter son niveau d'activité physique quotidiennement.

• D'apporter une alimentation de qualité et équilibrée. En période de diète, vous devez privilégier une alimentation riche en protéines, riche en fibres et pauvre en glucides. 

• Donner le repas de votre chien à des heures fixes. Privilégiez deux repas (un le matin, un le soir), plutôt que de donner toute la ration en une fois. 

• Eviter le grignotage le plus possible, si vous devez donner un snack, choisissez une friandises saines et simples. 

• Vous pouvez également proposer friandises de mastications à votre chien afin d'occuper votre chien (on sait que l'ennui peut générer des envies de manger...). Attention là aussi, choisissez des friandises de mastications saines comme du bois d'olivier par exemple. 

IV. Conclusion 

L'obésité canine est un défi de la santé publique, souvent lié au comportement du propriétaire. En adoptant un rôle de "parent plus exigeant" (mais positif et bienveillant), en offrant une alimentation rigoureusement contrôlée et en assurant une activité physique régulière, vous avez le pouvoir de prévenir ou de traiter l'obésité ! Ces efforts sont essentiels pour permettre à votre chien une vie plus longue, plus saine et plus heureuse. 

Par ailleurs, renseignez-vous sur la race de votre chien, en effet, certaines sont sujettes à une prise de poids plus facilement comme Labrador Retriever, Golden Retriever, Beagle, Cocker Spaniel, Basset Hound, Cavalier King Charles, Teckel, Bouledogue (Anglais et Français)...

FAQ - Questions fréquentes

1. Comment puis-je voir si mon chien est en surpoids ?

La meilleure méthode non-invasive pour évaluer le poids de votre chien est l'Échelle d'Évaluation de la Condition Corporelle (ECC) – Body Condition Score (BCS).

• Observation : regardez votre chien d'en haut. Une taille (un creux abdominal) devrait être visible derrière les côtes. Regardez-le de profil. Un repli ventral (abdomen qui remonte) devrait être apparent après la cage thoracique. Mettez une note entre 1 et 9 en fonction de vos observations (de 1 à 3 les côtes et os sont saillants, il n'y a pas de graisse ; 8-9 les côtes ne sont pas palpables, les dépôts de graisse sont massifs partout, taille et creux abdominal totalement absents. Un poids idéal se situe autour de 4/5. 

• Palpation : Passez vos mains sur sa cage thoracique. Vous devriez pouvoir sentir ses côtes facilement sous une fine couche de graisse, sans avoir à appuyer fortement. Si vous devez exercer une pression pour sentir les côtes, votre chien est en surpoids. De la même manière, évaluez vos observations en mettant une note entre 1 et 9.

Si votre chien correspond à une ECC de 6 ou 7 sur 9, il est en surpoids. À 8 ou 9 sur 9, il est considéré comme obèse.

2. Où puis-je peser mon chien ?

• Chez le vétérinaire : c'est l'endroit idéal, car les cliniques vétérinaires disposent de balances professionnelles, précises et adaptées à toutes les tailles de chiens. La pesée y est souvent gratuite.

• À la Maison (Petit Chien) : montez sur votre propre balance pour vous peser seul, puis montez à nouveau en tenant votre chien. Soustrayez votre poids de la deuxième mesure pour obtenir le poids exact de votre chien.

• En animalerie : certaines grandes animaleries mettent à disposition des balances pour animaux dans leurs rayons.

3. Quel poids est considéré comme obèse pour un chien ?

Cela varie en fonction de la taille, de l'âge, de la race et de l'ossature du chien. Généralement, un chien est  considéré comme obèse s'il pèse 20 % ou plus au-dessus de son poids idéal.

• Par exemple, si le poids idéal d'un Labrador adulte est de $30\text{ kg}$, il est considéré obèse à partir de $36\text{ kg}$ ou plus.

• Un chien est considéré en surpoids lorsqu'il pèse entre $10\text{ \%}$ et $19\text{ \%}$ au-dessus de son poids idéal.

Seul votre vétérinaire, en se basant sur son ossature et son Échelle d'Évaluation de la Condition Corporelle (ECC/BCS), peut déterminer son poids cible idéal.

4. Comment puis-je aider mon chien à perdre du poids ?

La perte de poids repose sur deux piliers indissociables : la restriction calorique et l'augmentation de l'exercice.

1. Consultez votre vétérinaire : faites évaluer l'état de santé de votre chien pour écarter toute cause médicale et établir son poids cible.

2. Régime hypocalorique : votre vétérinaire calculera sa ration quotidienne en fonction de son poids cible.

3. Augmentez l'exercice : commencez par des promenades plus longues ou des sessions de jeu plus fréquentes. Assurez-vous que l'exercice est adapté à sa condition physique (éviter les efforts intenses si le chien a de l'arthrose). Des activités douces comme l'hydrothérapie (tapis roulant aquatique) peuvent être excellentes pour les chiens ayant des problèmes articulaires.

4. Éliminez les Extras : arrêtez les restes de table et les friandises riches.

5. Comment nourrir un chien en surpoids ?

• Mesurez Rigoureusement : Utilisez une balance de cuisine pour peser précisément chaque ration. Ne nourrissez jamais "à l'œil" ou en remplissant la gamelle.

• Passez à un aliment diététique : votre vétérinaire vous recommandera souvent des croquettes ou pâtées spécifiques qui sont moins caloriques, mais riches en protéines et en fibres pour maintenir la masse musculaire et assurer la satiété.

• Divisez les repas : au lieu d'un ou deux gros repas, donnez trois ou quatre petites portions réparties dans la journée.

6. Quelles sont les meilleures croquettes pour chien en surpoids ?

Les meilleures croquettes sont celles qui répondent aux critères d'une alimentation de réduction de poids :

1. Faible densité énergétique (hypocaloriques) : elles fournissent moins de calories par gramme.

2. Riches en protéines : pour préserver la masse musculaire pendant la perte de poids.

3. Riches en fibres : Pour augmenter le volume du bol alimentaire, ralentir la digestion et procurer une sensation de satiété.

Chez PONGO, nous proposons des croquettes riches en fibres et en protéines, avec un faible de taux de matières grasses. Nos clients témoignent d'une meilleure forme et d'une perte de poids chez leur chien. 

7. Quels légumes pour chien en surpoids ?

Les légumes sont d'excellentes "friandises saines" car ils sont très faibles en calories et riches en fibres. Vous pouvez les utiliser pour rassasier votre chien ou comme récompense.

• Haricots verts (cuits ou à la vapeur)

• Courgettes (cuites ou crues en petits morceaux)

• Carottes (crues, en petite quantité)

• Brocolis (cuits, en petite quantité)

Attention : n'utilisez jamais d'oignons, d'ail, de poireaux, d'avocats ou de pommes de terre crues, qui sont toxiques.

8. Comment rassasier un chien qui a toujours faim ?

Lutter contre la faim est crucial, surtout si votre chien est stérilisé.

• Utilisez des fibres : un aliment diététique riche en fibres est la solution la plus efficace pour remplir l'estomac et augmenter la satiété.

• Gâteries saines : remplacez les friandises par des légumes faibles en calories (voir question précédente).

• Gamelles anti-glouton ou tapis de léchage : utilisez des jouets distributeurs de nourriture ou des gamelles interactives. Le chien doit travailler pour manger, ce qui ralentit l'ingestion et prolonge le temps de repas, augmentant la sensation de satiété psychologique.

• Hydratation : assurez-vous que votre chien boit suffisamment.

• Occupation : occuper votre chien avec des jeux ou de la mastication saine. Vous pouvez lui proposer du bois d'olivier par exemple. 

9. Qu’est-ce qui brûle les graisses chez un chien ?

Le principal mécanisme de combustion des graisses est le déficit calorique, créé par :

1. La restriction calorique : manger moins de calories que ce que le corps dépense. Le corps est alors obligé d'utiliser ses réserves de graisse pour fonctionner.

2. L'exercice physique : l'activité augmente la dépense énergétique. L'exercice régulier, même à intensité modérée, aide à mobiliser les graisses et à maintenir la masse musculaire.

Certains nutriments, comme la L-Carnitine, sont souvent ajoutés aux aliments diététiques, car ils jouent un rôle de transport des acides gras vers les mitochondries pour qu'ils soient brûlés comme énergie.